Les colibacilloses chez l’agneau
Ces
affections digestives assez fréquentes apparaissent souvent en fin de
saison d’agnelage (ou en fin de lot) et peuvent être à l’origine de
mortalités importantes
Origine
Ces
pathologies sont dues à Escherichia Coli (ou colibacille) qui est un
hôte habituel du tractus digestif dont certaines souches sont
pathogènes et qui en se développant en nombre sécrètent des toxines qui
agissent localement dans les intestins (entérotoxines) ou passent dans
le sang (endotoxines) et provoquent une endotoxinémie
Selon les souches de colibacilles on distingue 3 grands types de pathologies chez l’agneau :
La colibacillose proprement dite due à des colibacilles entérotoxinogènes qui se fixent à la paroi intestinale.
Le syndrome de la bouche baveuse de l’agneau (“watery mouth disease“) dû à des colibacilles producteurs d’endotoxines.
La septicémie colibacillaire due aussi à des souches productrices d’endotoxines.
Les symptômes
La colibacillose proprement dite ou diarrhée colibacillaire, est
rencontrée pendant les 3 premiers jours de vie, le colibacille
producteur d’entérotoxines provoque une diarrhée jaunâtre de plus en
plus fluide qui déshydrate rapidement l’agneau. Ce dernier est
apathique se tenant debout le dos voussé, signe de douleur abdominale,
puis il reste couché. Sans traitement l’évolution vers la mort se fait
en 12 à 72 heures
Le syndrome bouche baveuse se rencontre chez des agneaux âgés de 12 à
48 heures et peut toucher jusqu’à 80% de l’effectif. Dans un premier
temps les agneaux sont apathiques, mous, refusent de téter et
présentent une hypersalivation (d’où le nom de bouche baveuse). Puis la
distension de la caillette due à un arrêt du transit provoque des
difficultés respiratoires. L’évolution mortelle se fait en 12 à 24
heures
La septicémie colibacillaire est la forme la plus grave et dont
l’évolution est la plus rapide. On la rencontre chez les agneaux qui
n’ont pas bu le colostrum et qui ne sont donc pas du tout protégés
contre les colibacilles qui sont souvent présents en très grand nombre
en fin de période d’agnelage en bergerie (pension d’infection
maximale). Cliniquement elle se traduit par une forte hyperthermie
(41-42°) et une atteinte du système nerveux central, la mort survient
en quelques heures et ce malgré tout traitement. On observe même
parfois des morts subites. Dans ces 3 cas l’autopsie des agneaux révèle
la présence d’anses intestinales congestionnées, voire hémorragiques
avec un contenu très liquide de couleur jaunâtre ou grisâtre, et, une
caillette dilatée. Le recours à un examen bactériologique permet de
confirmer la maladie.
Le traitement
En
ce qui concerne la septicémie colibacillaire le traitement est
illusoire vu la rapidité d’évolution. Pour les 2 autres formes on fera
appel à :
une antibiothérapie par voie générale (injection d’association ampicilline colistine).
Une antibiothérapie par voie orale (pâtes en solutions antibiotiques).
Une réhydratation par voie orale (réhydratant pour veaux donnés avec un pélican) ou par voie sous-cutanée (sérum glucosé).
L’emploi d’anti-inflammatoires injectable pour lutter contre le choc endotoxinique.
Un réchauffement de l’agneau en cas d’hypothermie.
Prophylaxie
Sanitaire
Après s’être assuré du volume et du bon équilibre de la ration de la
brebis on s’attachera au respect d’une hygiène rigoureuse surtout en
fin de saison d’agnelage (pression infectieuse maximale),
désinfection du cordon ombilical,
hygiène
de la litière en évitant les espaces trop confinés. On prendra garde à
une bonne prise colestrale et ce le plus tôt possible après la
naissance.
Médicale
La vaccination des brebis est possible avant la mise bas afin
d’enrichir le colostrum en anticorps anticolibacilles : imocolibovND
seul vaccin avec AMM ovins, nécessite une injection 2 à 6 semaines
avant l’agnelage. Des vaccins bovins sont aussi utilisés avec succès
Il
est possible aussi de réaliser une autobioprévention en utilisant des
antibiotiques en injection et par voie orale dés la naissance, avec
renouvellement possible 12 heures plus tard lors d’épidémie importante.
Cette méthode est incontournable en cas d’épisode aigu de colibacillose
et permet de limiter efficacement les pertes.
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