La rage
La rage reste une maladie
très répandue dans le monde, responsable de dizaines de milliers de
morts chaque année. Elle est le plus souvent transmise par les chiens.
En Europe, les chauves-souris, qui hébergent des virus différents de
ceux du chien ou du renard, sont de plus en plus surveillées. La maladie
est mortelle en l'absence de traitement : les personnes ayant été en
contact avec des animaux suspects sont donc systématiquement traitées
(plus de 4900 traitements en France en 2008).
Epidémiologie
La rage est à l’origine de quelque 55 000 décès annuels dans le monde, le plus souvent suite à une infection transmise par un chien enragé.
Chaque année, environ 15 millions de personnes reçoivent un traitement
après l’exposition à des animaux chez lesquels on soupçonne la rage.
D’après l’OMS, « l’évaluation montre que cette charge pour la santé
publique pèse en grande partie sur l’Asie (avec une estimation de 31 000
décès), bien que l’estimation pour l’Afrique (24 000) soit beaucoup
plus élevée qu’on ne le pensait au départ. C’est également l’Asie qui
supporte 96,5 % du poids économique de la rage sur les pays en
développement en dépensant chaque année 560 millions de dollars
principalement pour la prophylaxie après exposition. »
Aucun cas de rage humaine acquise sur le territoire français
métropolitain n’a été rapporté depuis 1924. En 2008, un cas humain
probablement suite à une morsure de chauve-souris a été rapporté en
Guyane. Des cas humains acquis hors du territoire français et
diagnostiqués en France ont été aussi recensés. Des précautions sont
donc à prendre vis à vis des animaux sauvages et domestiques pour les
voyageurs en zone d’endémie : Asie, Afrique, Europe Centrale,
Moyen-Orient, Amérique du Sud…
La maladie
Le virus de la rage (genre Lyssavirus)
est présent dans la salive de l’animal (chien, animal sauvage...) en
fin de maladie. Rappelons que la rage n’est pas une maladie contagieuse
d’homme à homme (sauf en cas de greffes ou transplantations d’organes).
L’homme ou l’animal est le plus souvent contaminé par morsure, griffure
ou léchage sur la peau excoriée ou sur une muqueuse. Le virus rabique
est neurotrope : il modifie le fonctionnement du système nerveux. Il ne
provoque pas de lésions physiquement visibles dans le cerveau mais
perturbe les neurones, notamment ceux qui régulent des fonctionnements
rythmiques comme l’activité cardiaque ou la respiration. Après quelques
jours à quelques mois d’incubation, l’individu atteint développe un
tableau d’encéphalite. La phase symptomatique débute souvent par une
dysphagie (difficulté à avaler) et des troubles neuropsychiatriques
variés, notamment l’anxiété et l’agitation. L’hydrophobie est parfois
présente. L’évolution se fait vers le coma et la mort (souvent par arrêt
respiratoire) en quelques jours à quelques semaines. L’issue est
toujours fatale en l’absence de traitement après exposition ou lorsque
la maladie est déclarée.
En 2004 cependant, une jeune américaine a survécu à la rage. Elle avait
été mordue par une chauve-souris et n’avait reçu aucun traitement après
exposition. Elle a subi un traitement très lourd en service de
réanimation. Elle a survécu et a récupéré avec peu de séquelles. Si la
survie de cette jeune fille a ouvert des perspectives en matière de
traitement, la raison de sa survie reste inconnue. En effet, aucun,
parmi la dizaine de patients traités de la même façon depuis, n’a
survécu.
Le traitement
Le traitement post-exposition commence par un traitement non spécifique
: nettoyage des plaies, antibiothérapie, prophylaxie antitétanique. Il
est suivi d'un traitement spécifique, bien toléré, qui comprend la
vaccination, avec une sérothérapie antirabique dans certains cas, et
doit être effectué le plus rapidement possible après exposition, avant
l'apparition des premiers symptômes qui signe une évolution
inexorablement fatale. Il consiste en 4 ou 5 injections
intra-musculaires réparties sur un mois.
En 2008 en France, près de 4900 personnes ont reçu un traitement après
exposition. Cela ne signifie pas que ces personnes aient été
contaminées, mais qu'une suspicion existait, impliquant l'application du
principe de précaution.